Au Centre de Supervision Urbaine (CSU), près d’une centaine d’écrans retransmettent en temps réel les images des caméras de surveillance implantées en ville. Avec ce dispositif, étoffé au cours des dernières années, les policiers municipaux disposent d’une vue d’ensemble pour garantir la sécurité des Melunais.
Avenue Charles Péguy, dans le quartier Montaigu. C’est ici que le nouveau poste de police municipale a pris ses quartiers en 2019, pour répondre à l’augmentation significative du nombre de policiers décidé par le Maire Louis Vogel. Par la même occasion, le Centre de Surveillance Urbaine (CSU), qui se trouvait lui aussi dans les locaux de la police à l’Hôtel de Ville (occupés aujourd’hui par le service stationnement, la brigade verte et les régisseurs des droits de voiries) a déménagé. « Le dispositif de vidéoprotection a pris de l’ampleur depuis le mandat précédent. Il y a beaucoup plus de caméras en ville et donc autant d’écrans supplémentaires à surveiller » explique Bruno Pinard, directeur de la Police Municipale. En effet, la Ville disposait de 45 caméras en 2015 contre 88 aujourd’hui. Toutes sont réparties en des endroits stratégiques, là où la criminalité est connue et identifiée.
Un mur de vidéos 24/7
À Melun, la nécessité de développer un système de vidéosurveillance performant s’est révélé une nécessité. C’est pourquoi, le bien nommé « mur de vidéos » du CSU diffuse des images en continue. Pour veiller sur ces écrans, 10 agents se relaient 24h/24 et 7j/7. « Avec un joystick, nous pouvons faire pivoter les caméras selon l’angle que nous désirons, faire des zooms… raconte l’un des policiers. On jongle comme cela entre les images, à l’affût du moindre problème. »
Une réactivité accrue
Les appels passés par les habitants à la police municipale arrivent directement au Centre de Surveillance Urbaine. Les agents peuvent ainsi vérifier l’information en temps réel et analyser les lieux grâce aux caméras avant d’envoyer rapidement une patrouille sur place. À noter que les policiers sur le terrain sont géolocalisés, ce qui permet de connaître l’équipe la plus proche de l’incident ou celle qui est disponible immédiatement. Les caméras rendent également possible le visionnage de faits passés pour identifier un malfaiteur ou de recouper des plaintes dans le cadre d’une enquête.
Un autre avantage de la vidéo protection, c’est l’anticipation. Et les données parlent d’elles-mêmes puisque 50% des interpellations sont anticipées par les policiers du CSU, avant que les faits soient signalés par un appel. Ces cas de flagrant délit permettent d’interpeller rapidement les auteurs, preuves à l’appui, en suivant leurs parcours en ville le temps qu’arrive une équipe. Il peut aussi y avoir des interpellations a posteriori en cas de danger pour la population : c’est le cas pour éviter les courses poursuites notamment.
Une attention particulière est portée aux lieux susceptibles de rassembler beaucoup de personnes comme les établissements scolaires, les gares routières, la gare SNCF, les quartiers sensibles ou sur un secteur accueillant un événement ponctuel. L’objectif étant de prévenir ou d’agir de manière efficace lors de rixes, de vols, de trafics de drogues ou d’agressions.
Une coopération renforcée avec les acteurs de la sécurité
Le 11 mars dernier, le Préfet de Seine-et-Marne, le Procureur de la République et le Maire de Melun ont conjointement renouvelée, pour une durée de trois ans, la signature de la convention de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’État. Elle permet de maximiser les moyens d’action des acteurs de la sécurité publique (police municipale, police nationale et gendarmerie nationale) avec la possibilité de communiquer directement sur le même réseau radio. Il s’agit de fluidifier les informations opérationnelles, notamment en cas d’événements graves (attentat, prise d’otages, braquages…), mais aussi d’améliorer la coordination de l’ensemble des acteurs lors d’événements majeurs telles les manifestations.
« Dans le cadre du système d’interopérabilité entre les différents services qui concours à la protection de la voie publique, les images du CSU peuvent être déportées ponctuellement vers la Police Nationale pour une surveillance particulière » précise le directeur de la Police Municipale Bruno Pinard. Le CSU apporte par ailleurs un appui logistique aux sapeurs-pompiers en réalisant, sur demande, un état des lieux avant des interventions à risque. Des informations non négligeables afin d’adapter les stratégies de déploiement et éviter les embuscades ou le caillassage que peuvent subir les soldats du feu.
LE CSU EN CHIFFRES
10 agents municipaux
mobilisés 24/7
88 Caméras
contre 45 en 2015
2717 Appels au CSU
entre juillet 2021 et octobre 2021, soit 679 par mois
209 Extractions vidéo
réquisitionnées pour les enquêtes de force de sécurité de l'éta.